Deux chrétiens accusés de blasphème au Pakistan

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Haroon Ayub Masih et Salamat Mansha Masih auraient partagé leur foi et tenu des comparaisons entre la Bible et le Coran. Des « actes de terrorisme » selon le plaignant, Harron Ahmad.

Le 13 janvier dernier, Haroon Ayub Masih et Salamat Mansha Masih, deux jeunes chrétiens, ont été accusés de blasphème au Pakistan. En vertu de l’article 295 du Code Pénal pakistanais, ils risquent la peine de mort. C’est auprès du poste de police de Model Town qu’Haroon Ahmad a fait enregistrer sa plainte. Il les accuse d’avoir commis « intentionnellement un blasphème » et estime que leurs propos relevaient « d’actes de terrorisme ».

Le plaignant explique que les chrétiens l’ont abordé, alors qu’il se trouvait dans un parc avec des amis. Haroon Ayub Masih et Salamat Mansha Masih auraient partagé leur foi et tenu des comparaisons entre la Bible et le Coran.

Le Pakistan Christian Post rapporte les paroles de Nasir Saeed, directeur de CLAAS-UK, qui rappelle qu’aucune loi pakistanaise n’interdit de parler de sa religion.

« C’est le deuxième cas de cette année. Le mois dernier, une infirmière et chanteuse de gospel chrétienne a été inculpée en vertu de la loi sur le blasphème, alors que selon elle elle n’a pas commis de blasphème, mais elle a été faussement impliquée dans l’affaire par ses collègues musulmans parce qu’elle leur disait de faire leur devoir honnêtement et de ne pas déranger les patients pour de l’argent. Elle avait l’habitude d’offrir des prières et respecte toutes les religions, y compris l’islam. »

Il l’affirme, le Pakistan est « bien loin de l’idéal originel d’un pays tolérant » :

« Bien que les efforts se poursuivent pour convertir le Pakistan en un État théocratique et imposer la charia dans le pays, le Pakistan est jusqu’à présent un État démocratique et chacun a le droit de prêcher et de propager sa religion. Ce n’est pas un droit que seule la religion majoritaire possède. Le Pakistan a signé des conventions internationales sur la liberté de religion et la liberté d’expression, c’est pourquoi le Pakistan doit les respecter. Malheureusement, la société pakistanaise a été déchirée par l’intolérance et la violence, bien loin de l’idéal originel d’un pays tolérant. Les minorités religieuses sont de plus en plus la cible du sectarisme, qui est souvent suscité par les forces extrémistes, les partis politiques islamiques et leurs dirigeants. »

Salamat Mansha Masih a été arrêté par la police mais Haroon Ayub Masih s’est échappé et se cache avec sa famille.

M.C.

Crédit image : Asianet-Pakistan / Shutterstock.com


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